Dans l’après midi du vendredi 31 Mai 2024, la salle de conférence de la maison du citoyen a servi de cadre à la tenue de la table ronde organisée par le Réseau Nigérien Anti-Corruption (RENAC). Cette activité est placée sous le thème : « Efforts, Défis et Perspectives en matière de lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance au Niger ».
Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion, le coordonnateur du RENAC, Adamou Oumarou a expliqué que le Partenariat pour un gouvernement ouvert est un partenariat multilatéral visant à promouvoir un gouvernement ouvert, à savoir la transparence de l’action publique et son ouverture à de nouvelles formes de concertation et de collaboration avec la société civile, en faisant notamment levier sur le numérique et les nouvelles technologies. C’est pourquoi a-t-il ajouté le gouvernement ouvert en tant qu‘approche signifie que : « chacun peut accéder à des informations pertinentes, utilisables et opportunes sur les processus et les décisions du gouvernement qui ont un impact sur sa vie. Chacun a une chance égale de participer librement à l’élaboration des politiques publiques et des décisions qui ont un impact sur sa vie. Chacun à la liberté et la capacité de demander réparation lorsque la primauté du droit n’est pas respectée, ses droits ne sont pas respectés ou ses besoins ne sont pas satisfaits, sans risque ni préjudice. Les fonctionnaires sont responsables de leurs décisions et de leurs actions ».
Pour aboutir à asseoir une bonne gouvernance au profit des citoyens, la collaboration entre les parties prenantes est nécessaire :« Les gouvernements collaborent avec la société civile, les universités, le secteur privé et d’autres pour trouver et mettre en œuvre des solutions innovantes et durables face aux défis sociétaux. La transparence, la responsabilité, la participation et l’inclusion sont ancrées dans la culture et la pratique des gouvernements à tous les niveaux » a-t-il conclu.
Par la suite, trois conférenciers ont entretenu les participants à travers des communications en lien avec le thème.La première communication animée par Boubacar Illiassou du ROTAB a porté sur « Efforts, Défis et Perspectives en matière de lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance de 1993 à 2023 ». Dans son exposé, il s’est appesanti sur le cadre juridique en matière de la lutte contre la corruption au Niger. Il ressort de cette communication qu’il y a beaucoup d’entraves en matière de lutte contre la corruption au Niger.
La seconde communication animée par Hassoumi Mahamadou a porté sur :« La corruption dans le secteur des industries extractives ». Abordant les causes, le conférencier a expliqué que les industries extractives ont un caractère d’enclave compte tenu des enjeux financiers. Mais il ressort que dans nos pays, il ya un faible encadrement juridique et règlementaire des activités minières et pétrolières ; le manque de transparence tant dans les opérations industrielles de ces ressources que dans la gestion des revenus que les pays en tirent et la faiblesse d’expertise nationale face aux multinationales du domaine.
Pour la troisième communication, Tahirou Adam, le Directeur général par intérim de l’Agence de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) a entretenu les participants sur : « Rôle et Responsabilité du Régulateur dans la Promotion de la Transparence ». Il a mis l’accent sur les textes qui encadrent les infractions et sanctions dans le cadre de la commande. On peut citer par exemple le Décret nº 2018-496/PRN/PM du 20 juillet 2018, portant Code d’éthique des marchés publics et des délégations de service public ; Le Décret nº 2022-743/PRN/PM du 29 septembre 2022, portant Code des Marchés Publics et des Délégations de Service Public et les textes consacrés (code pénal, les textes relatifs aux manquements à la gestion des finances publics).
A la suite de ces présentations, les participants ont échangé sans ambages avant de formuler des recommandations visant à améliorer la transparence, l’intégrité, la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite, la promotion de la bonne gouvernance et aussi le renforcement des capacités des acteurs de la société civile ainsi que des mesures concrètes de prévention pour une gouvernance juste et équitable.