Dans un communiqué de presse rendu public le 12 décembre 2023, plusieurs organisations non gouvernementales internationales installées au Niger ont dénoncé la décision de la CEDEAO de maintenir les sanctions contre le Niger notamment l’absence d’exemptions humanitaires.
Dans ce communiqué, ces ONG ont souligné que les Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO n’ont pas tenu compte des appels lancés par la Communauté humanitaire du Niger pour garantir que les civils du pays aient accès à une aide vitale et que les plus vulnérables ne souffrent pas davantage.
C’est pourquoi, ces ONG ont appelé à la réouverture d’urgence de la frontière entre le Bénin et le Niger car cela atténuerait les souffrances de plus de 4,3 millions de Nigériens ayant un besoin urgent d’aide humanitaire et pour lesquels les conséquences s’aggravent de jour en jour.
Pour le représentant humanitaire des ONG internationales au Niger, M. Mohammed Chikhaoui : « nous sommes très préoccupés par le fait que nos appels à des exemptions humanitaires soient tombés dans l’oreille d’un sourd. C’est un message alarmant pour le peuple nigérien : suspendre les activités humanitaires essentielles alors que les besoins humanitaires augmentent. Les populations doivent avoir un accès total et sans entrave à l’assistance. La route avec le Bénin est bloquée pour des raisons politiques et les routes alternatives aériennes ou burkinabè actuellement utilisées sont trop lentes, trop coûteuses et moins efficaces. Nous devons voir un changement maintenant ».
Pire, selon ledit communiqué, « plus de 2 millions de personnes ont été confrontées à l’insécurité alimentaire entre octobre et décembre 2023, ce qui a contraint 15% de la population à déménager faute d’accès à la nourriture ou à l’assistance. Les enfants souffrent le plus de cette situation avec plus de 185 000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë modérée qui n’ont plus accès aux traitements car ils ne sont plus disponibles ».
Du coup, annoncent ces ONG internationales, 40 000 enfants risquent de tomber dans la forme de malnutrition la plus grave et la plus mortelle, du fait justement du maintien des sanctions de la CEDEAO dont les conséquences directes pour la population nigérienne sont, entre autres, la rareté des liquidités et la difficulté de s’approvisionner en nourriture.