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Santé: Lutte contre le paludisme : Accroitre le combat pour contenir la menace que représente cette maladie

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Début décembre 2024, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le rapport annuel 2024 sur le paludisme dans le monde. Le document précise que depuis 2000 environ 2,2 milliards de cas de paludisme et 12,7 millions de décès dus à cette maladie ont été évités. Cependant, la maladie constitue toujours une grave menace pour la santé dans le monde, en particulier dans la région africaine de l’OMS.

L’Afrique reste la région la plus touchée par le paludisme

Dans ce rapport, l’OMS a estimé à 263 millions le nombre de cas de paludisme et à 597 000 le nombre de décès dus à cette maladie dans le monde en 2023. Malheureusement, environ 95 % des décès sont survenus dans la région africaine de l’OMS, où de nombreuses personnes à risque n’ont toujours pas accès aux services requis pour prévenir, détecter et traiter cette maladie. En effet, cinq pays de la région Afrique ont comptabilisé un peu plus de la moitié des cas à l’échelle mondiale en 2023 : le Nigéria (25,9 %), la République démocratique du Congo (12,6 %), l’Ouganda (4,8 %) l’Éthiopie (3,6 %) et le Mozambique (3,5 %). Pire, malgré la réduction de 16 % de son taux de mortalité palustre depuis 2015, le taux de 52,4 décès pour 100 000 personnes à risque en 2023 (estimation) reste plus de deux fois supérieur à l’objectif de 23 décès pour 100 000 personnes fixé dans la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, et davantage d’efforts doivent être consentis. 

Intensifier le combat pour réduire la croissance du paludisme

En mars 2024, les ministres de la santé des 11 pays africains les plus touchés c’est-à-dire assumant les deux tiers de la charge mondiale du paludisme (Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie et Soudan) ont signé à Yaoundé au Cameroun une déclaration dans laquelle ils s’engageaient à réduire durablement et équitablement la charge de morbidité et à s’attaquer aux causes profondes en consolidant les systèmes de santé nationaux, en renforçant la coordination et en garantissant une utilisation stratégique de l’information.

Pourtant, le financement demeure un obstacle surtout dans les pays africains. Le rapport indique qu’en 2023, le financement total a atteint environ 4 milliards de dollars des États-Unis (USD), ce qui est bien en deçà de l’objectif de financement de 8,3 milliards USD établi dans le cadre de la Stratégie technique mondiale. Cette situation a entrainé l’insuffisance des fonds alloués à la prise en charge bien insuffisante des moustiquaires imprégnées d’insecticide, des médicaments et d’autres outils salvateurs, situation dont les personnes les plus vulnérables face à la maladie ont le plus souffert. 

Par ailleurs, dans de nombreuses régions, les conflits, la violence, les catastrophes naturelles, les changements climatiques et les déplacements de population exacerbent les inégalités en matière de santé déjà omniprésentes auxquelles sont confrontées les personnes les plus exposées au paludisme, notamment les femmes et les filles enceintes, les enfants de moins de 5 ans, les peuples autochtones, les migrants, les personnes handicapées et les personnes vivant dans des zones reculées où l’accès aux soins de santé est limité.

Utiliser les nouvelles méthodes de vaccination

En décembre 2024, 17 pays avaient intégré le vaccin antipaludique à leurs programmes nationaux de vaccination de l’enfant. La généralisation des vaccins en Afrique devrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année a souligné l’OMS.  En 2023, ces nouveaux types de moustiquaires représentaient 78 % des 195 millions de moustiquaires livrées en Afrique subsaharienne, contre 59 % en 2022. 

Le Rapport sur le paludisme dans le monde de cette année souligne la nécessité d’une riposte plus inclusive et plus efficace pour atteindre les personnes les plus vulnérables face à la maladie. L’OMS demande instamment aux pays d’accorder un degré de priorité élevé aux soins de santé primaires, qui constituent le fondement de systèmes de santé équitables et efficaces. Les pays sont encouragés à adopter des stratégies qui s’attaquent aux causes profondes du paludisme en remédiant aux inégalités de genre et en agissant sur d’autres déterminants de la santé.  

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